Le plateau d'emparis et les aiguilles d'arves en fond

Une nuit sur le plateau d’Emparis

Il y a quelques années, je suis parti là-haut avec deux amis. J’en garde un excellent souvenir : celui d’une montée éprouvante, une balade sur une lande sauvage où les vaches paraissaient et un mal de crâne au retour. Une bonne occasion d’y retourner pour capter d’autres (meilleurs) souvenirs.

Période

Automne 2019

Coordonnées

45° 33’ 42”
5° 25’ 50”
2075 m

Durée

2 jours (1 nuit sur place)

Le plateau d‘Emparis se trouve au dessus de La Grave, à cheval entre l’Isère et les Hautes Alpes. À plus de 2000m d’altitude, il fait face aux Écrins et à la Meije. La première fois que je suis allé là-bas, c’était un été. Cette fois-ci, je cherche à capter les belles couleurs de l’automne.

J’avais en tête de passer la nuit sur place. Le samedi matin, je préparais ma petite Clio camping car d’un soir : on rabat les sièges, une planche pour faire un lit à peu près plat, puis j’empile un drap, un sac de couchage (qui s’ouvre entièrement) pour isoler et enfin ma couette. Quelques courses dans une glacière, le matos photo et c’est parti.

Depuis la Tour du Pin, il faut compter environ 2h-2h30. Je connais la route par cœur mais je découvre la route carrossable du plateau pour la première fois. C’est une expérience… intéressante ! Un enchaînement d’épingles à cheveux sur une piste de terre, le vide d’un côté et très peu de place pour se croiser. Pour un peu, je me serais cru de retour en Islande !

Arrivé en haut, c’est un spectacle à couper le souffle. Je sors de la voiture, m’habille un peu et choppe mon appareil. Je cours presque vers une hauteur proche et commence à mitrailler. Il a plu quelques jours plus tôt et les nuages sont encore gris. Je pressens un joli coucher de soleil pour le soir.

Une des plus belles vues sur le plateau d'Emparis
Un vautour qui vole au-dessus du plateau
Le plateau d'emparis en automne
Juste avant de voir les aiguilles d'Arves
La barre des écrins depuis le plateau d'Emparis

Chasse du coucher de soleil fugace

Je décide de partir sur un sentier, je ne sais pas vraiment où il mène mais j’aime me laisser porter. Les habitations éparses forment une présence fantomatique dans le paysage. Je traverse un vallon en suivant un ruisseau sans nom (à ma connaissance…), avant d’arriver à un léger promontoire au dessus de la vallée, qui rejoint le hameau du Chazelet. Je traverse le ruisseau de Rachas, marquant la frontière entre l’Isère et les Hautes-Alpes. L’herbe est épaisse. Je m’y installe, face à un panorama qui s’étend du Mas de la Grave aux Écrins. Je m’allonge dans l’herbe, profitant du silence, simplement troublé par le vent, le ruisseau au loin, les cloches des vaches dans la vallée et un avion survolant de temps à autre le plateau d’Emparis.

Le soleil descend petit à petit, passe enfin sous les lourds nuages gris et illumine les monts autour de moi. Mes yeux pétillent et l’appareil photo crépite. Un moment bref, le soleil retournant se cacher derrière les nuages.

Je mange un bout, la nuit se lève, la lune, quasi pleine, aussi. Elle illumine le plateau d’Emparis d’une nouvelle lumière, aussi vive que le soleil derrière les nuages, qui eux, ont en parti disparu et laissent enfin apparaître les étoiles. La vue de ce plateau sous la lumière de la lune n’en est que plus magique… Je teste quelques photos en poses longues, capturant la course des nuages dans le ciel.

Un coucher de soleil sur le plateau d'emparis
La pleine lune sur le plateau d'Emparis
Les écrins au coucher de soleil

Un lendemain autour des lacs

Je suis tiré du sommeil par les premiers rayons de soleil. Je me prépare pour une petite randonnée : le tour des lacs du plateau. Une boucle de plus d’une dizaine de kilomètres qui passe par le lac noir et le lac Lérié, ce dernier reflétant à merveille les Ecrins et la Meije. Je ne vous donne pas le temps officiel nécessaire pour faire le tour, car je pense que je l’ai multiplié par 3 ! Sachez en tous cas que ce n’est pas une balade difficile. Quelques montées un peu raides mais rien d’insurmontable.

Une exploration guidée par les sons et l’objectif

Je m’avance sur le plateau et fais un premier arrêt au ruisseau sans nom de la veille. Je découvre qu’il s’appelle le Rif Tort et qu’il fait également la frontière entre l’Isère et les Hautes-Alpes. Je sors mon nouveau micro, acquis il y a peu, pour faire un peu de prise de son et reste durant de longues minutes à profiter du son de l’eau qui coule sur les rochers du ruisseau avant de continuer ma rando.

Après une bonne montée, j’arrive près du lac Noir. Il y a déjà quelques promeneurs et VTTistes. J’en profite à nouveau pour capter quelques sons. Une forme dans le ciel attire mon regard. Un immense oiseau plane lentement au dessus du plateau, à la recherche de nourriture sûrement. Un vautour. Magnifique, imposant, gracieux.

Alors qu’il part rejoindre un camarade au loin, je me dirige de mon côté vers le Lac Lérié, déjà visité il y a quelques années et toujours aussi beau. Il y a déjà du monde sur les abords du lac et ça parle fort. Pas de prise de son ici et je ne reste pas longtemps. Je me dis que je reviendrais un jour où il y aurait moins de gens, à un moment de la journée plus calme…

Le plateau d'emparis et les aiguilles d'arves en fond
Le lever de soleil sur le plateau d'Emparis, les écrins en fond