Les cycles de la créativité en photographie

Thomas

Il y a des années fertiles, où tout semble couler de source, où les idées se bousculent et où l’appareil photo devient une extension de soi. Et puis il y a les autres. Celles où rien ne vient, où la motivation s’étiole, où l’inspiration semble s’être fait la malle. Ces périodes sont frustrantes, parfois même angoissantes, surtout quand la créativité fait partie de notre équilibre.

Accepter les creux

Mon année 2021 a été la plus productive depuis que j’ai débuté la photo. Il faut dire que la pause forcée de 2020 a un peu aidé… J’ai eu une sorte de bouillonnement intérieur, un trop-plein d’envies qui devaient s’exprimer. Et puis, à l’inverse, certaines années sont plus calmes. Comme si l’énergie avait été dépensée ailleurs, dans d’autres projets, dans d’autres priorités.

Il est parfois difficile d’accepter ces creux. On ressent une pression – souvent auto-imposée – à devoir créer, produire, être toujours en mouvement. Pourtant, je suis persuadé que les pauses sont essentielles. Elles permettent de se ressourcer, de voir autrement, d’explorer d’autres domaines. C’est ainsi que j’alterne entre photo et musique par exemple.

La pression des réseaux sociaux

Aujourd’hui, les réseaux sociaux ajoutent une pression supplémentaire. Il faudrait que je poste régulièrement, rester visible, alimenter un flux constant d’images… Mais la créativité ne fonctionne pas à la demande (!). Publier pour publier, sans envie ni conviction, risque de transformer un plaisir en contrainte et c’est exactement ce que je ressens depuis quelques années. Il est important de se rappeler que faire une pause, c’est aussi se donner la possibilité de revenir avec quelque chose de plus sincère. L’algorithme n’a pas besoin de moi, mais mon regard, lui, a besoin de respirer et de retrouver un peu plus de naturel.

Se nourrir autrement

Faire une pause ne veut pas dire arrêter de regarder. Au contraire. Quand l’inspiration photographique me manque, je me tourne vers d’autres formes d’art : lecture, peinture, musique, cinéma… Toutes ces disciplines nourrissent mon regard, même inconsciemment. Une lumière dans un film, une phrase dans un livre, une texture sur une toile : autant d’éléments qui peuvent réveiller quelque chose. Et avec comme métier le graphisme, c’est tous les jours que je me nourris de visuels, même si parfois, mon métier vient justement prendre trop le pas sur l’envie de créativité plus personnelle.

Redémarrer en douceur

Et puis vient le moment où l’envie revient. Parfois d’elle-même, parfois après un petit coup de pouce. Sortir sans objectif précis, juste avec l’appareil photo dans le sac, marcher, observer, capter des petits détails. Se laisser surprendre par des choses anodines. Tester quelque chose de nouveau, un format, une technique, un sujet différent. L’important, c’est de ne pas brusquer le retour de l’inspiration, mais plutôt de l’accueillir tranquillement.

Les cycles créatifs font partie du processus. Accepter les périodes creuses, c’est se donner l’espace pour mieux repartir. Alors, si l’inspiration vous échappe en ce moment, peut-être qu’elle est juste en train de prendre un peu d’élan.

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